Pangolin systémique
Regardez de près la carapace de ce pangolin affiché sur un mur de la rue de l’Espérance 75013 Paris: elle contient des rouages et des bâtiments qui représentent la dynamique et la complexité du monde. Il est à la fois un élément du système Terre et il l’incarne aussi, comme un reflet des dysfonctionnements du monde actuel. Son oeil triste a l’air de dire: “Et maintenant, on fait quoi?”
Ce pangolin systémique nous rappelle que tout est relié, Ce qui signifie que nous sommes co-responsables de la situation absurde que nous vivons, même si on peut quand même avoir une dent contre les mangeurs de pangolin ...! La systémique s’intéresse aux relations, postulant que les problèmes sont toujours relationnels (et non pas techniques). Agir sur les relations est donc le point d’entrée le plus facile dans la complexité des organisations.
En ce moment-même, nous sommes là à attendre que le ciel s’éclaircisse, que les dirigeants définissent une stratégie claire pour nous sortir du flou qui commence à durer. Et en même temps la conscience se fait, lentement parce que c’est dur à supporter, que nous allons durablement vivre dans l'incertitude, dans un flou qui ne cessera jamais plus.
Alors va-t-on céder au désespoir ou bien oser se prendre en main ?
Certains managers ont décidé de prendre des initiatives au niveau de leurs équipes, et de se centrer sur la seule chose qui ne changera pas : les personnes avec leurs compétences et leurs talents, les collectifs avec leur énergie et leur créativité. « Car ce sont les seuls leviers à notre main » partage une DRH. « S’il y a une chose indubitable en cette période de doutes, c’est la richesse humaine. Il nous faut accompagner les managers à mieux accompagner leurs équipes dans les changements. » Des trésors de créativité et d’innovation sont enfouis dans les équipes dysfonctionnelles, étouffées par un sentiment d’impuissance causé par le retour dans la suractivité et l’incapacité à sortir des tensions relationnelles. Dans beaucoup d’entreprises, on observe que la crise a fragilisé les managers qui ne drivaient leurs équipes que sur la performance individuelle, négligeaient de reconnaître le potentiel créatif des personnes et de déléguer en s’appuyant sur la puissance du collectif. Ils se sentent démunis à présent qu’il n’y a plus de croissance et que les conflits émergent dans des équipes malmenées.